Une future ZAC en centre ville

Où en est le projet de rénovation du centre-ville tant souhaité par la majorité municipale ?

Un centre-ville rénové avec une offre immobilière diversifiée et adaptée à toutes les bourses… un centre-ville qui retrouverait son caractère de place de village, qu’il a perdu ou jamais eu… des commerçants qui bénéficieraient de meilleurs emplacements et d’une visibilité accrue dans un quartier rénové…

Autant d’arguments mis en avant pour justifier la création d’une future ZAC, qui se traduira immanquablement par la densification de notre cœur de ville.

Mais un article publié dans le journal Le Monde – relatant un séminaire organisé par l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL) – nous amène à tempérer cet enthousiasme.

Le constat est sans appel : « 80 % des logements neufs ne sont accessibles qu’aux Français les plus riches » et « la densification des centres-villes fait doubler le coût du mètre carré construit ».

Envolée des coûts de construction, normes d’accessibilités et énergétiques revues à la hausse expliquent pour partie ce phénomène.

« …mais la cherté du mètre carré est liée à la densité de construction elle-même ».

Comme le démontre Isabelle Rey-Lefebvre, pour conclure son article, en densifiant les centres-villes, les élus produisent pour les riches, les classes moyennes et populaires n’obtiennent plus de logements sociaux et vont s’installer en périphérie.

À méditer pour notre ville, alors même que la société Logirep verrait d’un bon œil ce projet qui induirait une requalification de son parc de logements sociaux et donc l’arrivée de locataires disposés à payer des loyers plus élevés.

Lorsque l’on envisage d’ériger des immeubles de 5 étages en évoquant la construction de sous-sols pour répondre à la demande de parkings, on ajoute des contraintes techniques qui feront exploser les coûts et opéreront une sélection automatique des acquéreurs par leurs revenus.

Quant à l’installation de commerces de proximité sur une zone où l’hétérogénéité de la population n’est plus assurée, elle ne pourrait, dans ces conditions, qu’être vouée à l’échec.

Sans compter l’aventure financière périlleuse dans laquelle la commune s’engagerait ! Qui peut en effet croire qu’une telle rénovation serait neutre pour le budget municipal et, par voie de conséquence, sans incidence sur notre imposition ?

Chaque nouvelle majorité, chaque nouvel élu a le souci de marquer son passage sur un territoire par la réalisation d’une « grande œuvre », mais ce sont les citoyens de base qui en assument le plus souvent les conséquences.

Améliorer la ville, avec le souci des gens ordinaires comme perspective primordiale, voilà ce qui guidera l’action d’une municipalité de gauche que nous nous employons à mettre en place dès 2014, avec les Fontenaysiens et pour eux.