Souriez vous êtes protégés...

La communauté d’agglomération Versailles Grand Parc s’apprête à installer sur notre commune un système de vidéosurveillance.  A l’épreuve des émeutes survenues en Angleterre, il est instructif de s’interroger  sur l’efficacité d’un tel dispositif.

Même en Suisse le journal « le Temps » ouvre le débat :

« …La Grande-Bretagne doit abandonner son système de vidéosurveillance: c’est le constat sans ambages de Jonathan Foreman, qui était l’ancien conseiller du maire de New York Rudolph Guliani durant les attentats du 11 septembre. Jeudi, dans le Financial Times, le chercheur de l’Institut britannique pour l’étude de la société civile critiquait la «dépendance excessive de la police britannique à la technologie» et la passivité des forces de police durant les quatre nuits d’émeutes.

Depuis les années 1990, le Royaume-Uni a mis en place plus de 4,2 millions de caméras, qui, en 2005, avaient fourni des informations aux enquêteurs sur les attentats commis à Londres. Leur efficacité a-t-elle fini par être surestimée? «Travailler devant des écrans de surveillance est ­considéré comme plus professionnel que d’arpenter les rues», constate Jonathan Foreman dans sa tribune.

 «On connaît depuis longtemps l’inefficacité des caméras pour lutter contre la criminalité», corrobore Olivier Guéniat, commandant de la police jurassienne et connu pour ses ouvrages sur la délinquance juvénile. Celles-ci restent néanmoins «très importantes lors de débordements ponctuels, comme des émeutes afin d’identifier les responsables», précise le chargé de cours à l’Ecole des sciences criminelles de l’Université de Lausanne.

La Met (Metropolitan police service) a d’ailleurs lancé l’«Operation Withern» visant à retrouver les émeutiers, en diffusant leurs photos sur un compte Flicker et différents sites internet. Celles-ci sont extraites des milliers de caméras de surveillance de la capitale. La police a invité les internautes à dénoncer les personnes qu’ils reconnaîtraient.

Pourtant, l’identification sera difficile. «Beaucoup de caméras ne disposent pas d’une qualité suffisante», renchérit Jean-Marc Manach, journaliste français spécialisé dans l’impact des nouvelles technologies. «Vous ne pouvez pas demander aux caméras de faire le travail de milliers de policiers», renchérit-il.

Alain Bauer, spécialiste des questions de sécurité à Paris, partage le même avis: «Les caméras sont faites pour surveiller un parking ou une entrée de magasin, mais pas pour empêcher des émeutes.» Pour le criminologue français, la violence a été accentuée par l’inefficacité de la police communautaire à opérer des missions de maintien de l’ordre pour lesquelles elle n’est pas formée.

A l’image de Jonathan Foreman, Jean-Marc Manach milite pour la fin du système de vidéosurveillance. C’est un leurre. Elles n’ont qu’un rôle: rassurer la population … »

Les élus de la gauche fontenaysienne ont à plusieurs reprises exprimé ces mêmes arguments en conseil municipal. Ils ont  clairement pris position pour la présence humaine sur le terrain et contre le système de la généralisation des caméras. Mais comme la le gouvernement Fillon, Sakozy coupe aussi massivement dans les effectifs de la police nationale…

Avez-vous vu des policiers arpenter les rues de notre ville et nouer le lien nécessaire avec l’ensemble de la population pour créer ce vrai climat de sérénité dans la ville ? Que nenni, vous aurez bientôt des caméras, et bien sûr vous serez rassurés !